Aujourd’hui je vais vous vous parler comment gérer son Stack au poker.
Nombreux sont les joueurs de poker qui débutent dans les parties live de cash game. Généralement, on joue à ces parties avec au moins 100 big blinds de profondeur. Les joueurs se retrouvent souvent déstabilisés lorsqu’ils jouent à des tournois avec des tapis beaucoup plus petits.
Quand ils ont moins de 20 BB, ces joueurs peuvent généralement se contenter d’utiliser l’un des nombreux tableaux de push-fold disponibles en ligne. Mais ces tableaux n’aident pas beaucoup avec des stacks entre 20 et 30 Big Blinds (Grosses Blindes). C’est pourquoi, c’est la taille de tapis la plus difficile à jouer. Mais aussi la plus importante à maîtriser en tournoi puisque la moyenne des tapis se situe souvent entre 20 et 30BB.
Voici quelques conseils qui vous aideront à garder votre stack à flot.
Gérer son Stack: Ouvrir plus de « belles cartes » et moins de « petites cartes »
Quand les tapis sont petits, vous devriez jouer davantage de grosses cartes. Une main comme 5-4-suité est bonne dans les spots où vous pouvez toucher au flop un tirage flush (couleur) ou un tirage quinte. Et ainsi espérer améliorer dans les dernières Streets (Turn et river) lorsque vous touchez les cartes que vous attendez. Quand les tapis sont profonds, une main comme K-J-offsuit a une cote négative. Cela signifie que vous ne pouvez pas toujours jouer de façon rentable lorsque vous faites juste une paire. La plupart des joueurs ne sont pas prêts à mettre leur tapis de 100 BBs avec moins bien.
Toutefois, ce n’est pas le cas lorsque les stacks sont petits. Vous mettrez plus facilement 25 BB dans le pot si vous touchez une paire au flop avec K-J-offsuit. Mais ce n’est pas le cas lorsque vous avez 5-4-suité.
Utilisez des ranges de c-betting polarisées (une range de mains très fortes ou très faibles)
Lorsque vous ouvrez une main en UTG et que le joueur positionné en BB paye, vous avez un avantage considérable en termes de range. De ce fait, vous aurez souvent la possibilité de faire un C-bet rentable pour votre range. Cette situation ne se produit jamais lorsque le tapis effectif est petit. Car il y a beaucoup de bonnes mains, mais aussi des mains marginales dans votre range qui ne peuvent pas faire face à un check raise all-in.
Ce n’est pas un problème quand vous avez 100 BBs de profondeur parce que vous pouvez confortablement suivre la relance sans être engagé dans le pot. Ce qui n’est pas le cas lorsque vous n’avez que 25 blindes derrière vous. Par conséquent, votre range de c-betting (le fait de miser une street alors qu’on a misé à toutes les streets précédentes, et preflop) devrait se composer de mains comme: la top paire, le top kicker et les combo de tirage avec lesquels n’est pas gênant de payer un tapis. Ainsi que des mains comme la bottom paire ( une paire formée avec une carte que l’on possède dans notre main et l’une des cartes les plus petites du tableau) avec lesquelles c’est facile de se coucher face à un tapis.
Les mains marginales comme la deuxième paire ou les tirages plus faibles sont souvent checkés sur le flop. Et souvent payés sur la turn afin d’arriver au showdown et d’avoir leur équité.
Vous avez toujours la possibilité de miser la river en bluff si vous ne pensez pas que vous pouvez gagner au showdown. Ou miser pour value si vous êtes moins soucieux de vous confronter à un check-raise.
Faire tapis avec de petites paires
Si vous avez de petites paires comme 22 à 77 en fin de position, vous avez très probablement la meilleure main. Mais vous décidez de ne pas relancer et jouer la main après le flop ou de suivre un 3-bet shove d’une main comme 9-8 -suité. Pour toutes ces raisons, pensez à open shove avec des petites paires avec 20-25 BBs et à 3-bet shove avec 25-30 BBs.
Ces mains perdent beaucoup de valeur sur le flop. Lorsqu’elles sont en tête, elles tiennent rarement le coup dans les dernières streets. Lorsqu’elles sont derrière, elles ne sont pas de bons candidats au bluff ne jouant que deux outs.
De plus, les plus petites paires comme 2-2 et 3-3 fonctionnent bien quand on fait tapis pré-flop. Elles font folder (coucher) souvent des mains comme 4-4 et 5-5. Mais aussi elles conservent une bonne équité contre des mains comme A-K et A-Q qui peuvent vous suivre à tapis.
Gérer son Stack: exploiter les ranges de call en position
Quand vous ouvrez en milieu de position avec un stack de 25 BB et que vous êtes suivi par un joueur en position, vous serez généralement face à un Broadway. Cela peut vous permettre de sélectionner certains bluffs et de valoriser des mises de manière plus efficace.
Par exemple, K-Q sur un board queen-high est une très belle main. La range de vilain peut se composer de beaucoup de mains de type QJ et QT. Alors que A-Q est jouée en faisant 3 bet préflop dans cette situation.
En outre, sur un board hauteur 7, vous pouvez souvent barrel comme un bluff, car vilain ne devrait pas avoir très souvent des mains comme K7 ou le 88+ dans sa range de flat. Et les petites paires en dessous de sept auront du mal à suivre la turn et la river quand des overcards seront sorties sur le board.
Utiliser une stratégie de Limp
Une des premières choses que nous apprenons quand nous nous améliorons au poker, est que l’open-limping est généralement une mauvaise idée. Mais il se peut que ce soit une bonne stratégie une fois que les tapis deviennent shorts.
Avec un stack de 25 BB, vous voudrez peut-être open-limp une main comme J-9-suited au boutton. Mais vous risquez de faire face à un 3-bet-shove de la part de joueurs agressifs positionnés aux blinds (Petite blinde et grosse blinde). Utiliser une stratégie de limp peut vous permettre d’augmenter vos chances de voir le flop dans une situation comme celle-ci.
Bien sûr, vous devez avoir des mains fortes dans votre range de limp aussi. Vous pouvez même utiliser une stratégie de only-limp dans le bon spot. Ce n’est pas quelque chose à faire face à tous les adversaires, mais cette stratégie peut s’avérer une arme puissante si vous savez quand l’utiliser.
Conclusion
Je vois souvent des joueurs plus ou moins bons faire de grosses erreurs avec des tapis entre 20 et 30 grosses blindes. Beaucoup sont de bons joueurs de cash game qui n’ont tout simplement pas eu l’expérience nécessaire pour bien jouer en situation de Short Stack. D’autres, ce sont des joueurs récréatifs dont le but principal est de jouer beaucoup de mains et d’essayer de faire quelque chose postflop indépendamment des contraintes mathématiques du jeu.
Si vous tombez face à l’un ou l’autre, j’espère que ces conseils vous aideront à éviter certaines des difficultés les plus courantes que vous rencontrerez une fois arrivés loin dans le tournois.
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